Rome” ma ville” si je puis dire et cela sans oser rien prétendre…
Rome , cette ville pas comme les autres où je vis depuis plus de 40 ans!
J’ai aimé Rome d’emblée.
J’avais 18 ans quand j’y venais pour la première fois et je ne l’ai jamais plus quittée.
J’ai marché dans Rome, je m’y suis promenée au fil des jours et des années, sans me lasser,toujours émerveillée ou surprise. J’ai parcouru toute la ville, certains lieux m’attiraient davantage et me devenaient familiers, les rives du Tibre,les ruelles de Trastevere, les jardins…
Le Tibre coule à ma porte, compagnon de mes sorties, il me regarde, je le regarde, son oeil aux multiples miroirs m’intrigue, c’est un artiste, ses eaux réinventent la ville, la transforment à toute heure. Et voilà que toute chose perd consistance, volume, forme. Le fleuve ignore la pierre, le marbre,la matière mais recrée un nouveau monde, un nouvel espace pour de nouvelles architectures non faites de main d’homme,mais du sable et de l’or de la lumière.
Je vis un jour, flotter sur ses eaux ,la coupole de Saint-Pierre, ce que je ne revis jamais plus….
Un été, au mois d’août 1995, je me promenais dans les jardins de la Villa Médicis, les fleurs d’acanthe roussies par le soleil annonçaient déjà l’automne. J’eus alors la chance de pouvoir m’approcher du “Carré des Niobides” et de prendre quelques photos de ces moulages de sculptures antiques qu’avait sculptées Michel Bourbon, ami de Balthus, alors directeur de l’Académie de France à Rome. Les Niobides sont les enfants de Niobé et d’Amphion qu’Apollon et Artémis tuent à coups de flèches….Ces sculptures ont inspiré de nombreux artistes.
“Rome, my city”: I say this without advancing pretenses ….
Rome, a city like none other, my home for over forty years!
I fell in love with Rome from the very beginning.
I was eighteen when I first came here, and I never left it since.
I walked all over Rome, I ambled through it for days, for years without ever tiring,
always amazed or surprised. I went everywhere, attracted to certain spots more than others
and with time they became familiar: the banks of the Tiber, the alleys of Trastevere, the gardens.
The Tiber flows by my door, the companion of my ramblings. We observe one another,
his eye of multiple mirrors intrigues me, he’s an artist, his waters reinvent the city, transform it by the hour. And, behold, all things lose consistence, volume, form. The river is blind to the stone, to the marble, to matter: it creates a new world and new space for new architectures not made by man but fashioned by sand and light.
One day I saw, floating on the waters, the dome of Saint Peter’s, a vision which I’ve never seen again ….
One summer day in the month of August 1995, I was walking in the gardens of the Villa Medici; the acanthus flowers, already burnt by the sun, heralded the arrival of the Fall. I was fortunate to be able to approach the “Square of the Niobids” and to take a few pictures of these molds of ancient sculptures created by Michel Bourbon, a friend of Balthus, when he was the Director of the French Academy in Rome. The Niobids are the children of Niobe and Amphion, slain with arrows shot by Artemis and Apollo …